Depuis 2010 : Bouquet d’orties
“Le Blaireau, nous apprend l’encyclopédie, est un animal sociable. Les Blaireaux, nous apprennent les
salles de concert, sont des bêtes de scène. Le blaireau est un animal fouisseur : il construit patiemment de longues
galeries souterraines. Les Blaireaux ont fait leur trou en une dizaine d’années. D’abord à Lille, chez eux, avant de
conquérir les six coins de l’Hexagone, et aussi son centre et même ses départements les plus retirés, puis les radios et
leurs play lists. Le blaireau ne fiche rien de toute la sainte journée. Il ne sort que le soir, pour chercher sa
nourriture. Les Blaireaux en fichent-ils une rame de plus ? Peut-on appeler en ficher quelque chose l’écriture de
chansons divertissantes ou énergétiques, sentimentales ou chroniqueuses, moqueuses ou oniriques ? En tout cas, à les
entendre, nul ne sentit jamais la moindre trace d’un effort. Les Blaireaux donnent une impression continuelle de
facilité. De naturel. On dirait que leurs idées, leurs trouvailles, leurs jeux de mots, la cocasserie de situations qu’ils
imaginent leur viennent en dormant. Une fois réveillés, ils viennent raconter sur scène leurs songeries de la nuit
avant d’aller assurer la fermeture des bars. Les Blaireaux, 10 ans après leurs premiers pas, c’est toujours le même
plaisir. Simplement, nous sommes plus nombreux à la partager.” Philippe Meyer.
2007-2010… Fruit d’une longue gestation, « Parades prénuptiales », (At(h)ome/Wagram) a tenu toutes ses promesses. Salué par la critique et par les amateurs de chansons bien écrites et intelligentes, le disque est entré à la 78ème place des meilleures ventes d’album en France. Il y est resté un mois. Un an plus tard, dix mille personnes avaient acquis le bel ouvrage. « Parades prénuptiales » a été en 2008, le deuxième album le plus diffusé sur les radios francophones du réseau Quota, il est toujours en play-list sur Fip et sur des dizaines de radios indépendantes…
Les 13 titres de l’album ont été réalisés par Dominique Ledudal, rencontré lors du mixage de l’album précédent, « Pas si bêtes » (Le Terrier Prod/Wagram) sorti en 2006. Dans les deux cas, celui qui a travaillé avec tant de références blaireautiques – au premier rang desquelles Thomas Fersen et Jacques Higelin – s’est mis en quatre pour restituer l’humour et l’émotion qui font la patte des Blaireaux en concert. Pour ce faire, Emily Loizeau, Pierre Sangra, le guitariste de Thomas Fersen, Manu de Tryo, David Sire et de nombreux autres musiciens ont pointé leurs museaux à la porte du studio Garage.
L’année 2007 est aussi celle de la rencontre avec Marie Liagre, comédienne et metteur en scène qui au sortir d’un concert propose ses services au groupe. Sensible à la dimension comique et énergique de leur spectacle, Marie, venue de l’impro et de la commedia dell’arte permet aux Blaireaux de réaliser un vieux rêve : passer d’une chanson drôle à un morceau tragique ou émotionnel sans mettre le spectateur mal à l’aise…
Le spectacle qui en découle – toujours en cours – débute sous d’heureux auspices. En novembre 2007, le Théâtre Sébastopol à Lille affiche complet. Idem pour Le Café de la Danse à Paris durant trois soirées.
Fidèles à leur exigence de départ – la qualité des textes – le groupe devient incontournable dans le paysage de la chanson francophone. Les professionnels amateurs de chanson, conscients que « le plus difficile est d’écrire simple » et que « l’habit ne fait pas le moine » apportent aux Blaireaux la reconnaissance nécessaire pour poursuivre une carrière marquée du sceau de l’indépendance. Au sortir des concerts, les comparaisons sont flatteuses : Brel, Renaud, l’Orchestre du Splendid et bien sûr… Les Frères Jacques.
De 2004 à 2006 : deux albums, 270 concert
En septembre 2003, l’album studio « Le Sens du Poil » (Le Terrier Prod/L’Autre Distribution) voit le jour. Il marque l’entrée des Blaireaux sur la scène nationale. Enregistré et mixé par Lionel Naya au Pressoir, le studio troglodyte de François Vachon, l’ingénieur du son des Têtes Raides, l’album reste deux semaines dans le top 150 des ventes d’albums en France. Suit une tournée en ex-Yougoslavie et une série de plus de 140 concerts dans toute la France. Parfois on peut entendre « L’auberge du chat qui pète » ou « Pom pom pom frites » sur les ondes nationales. Merci Radio France !
En 2005, l’association « Les Blaireaux » laisse place à la SARL « Le Terrier Productions ». Sous la houlette de Robin Sen Gupta, elle se charge de faire tourner le groupe partout en France. Par ailleurs, les Blaireaux rencontrent Robert Bialek et signent avec lui un contrat de co-édition. A la même époque, Julien, bassiste originel du groupe part s’installer avec femme et enfants en Hollande. Il sera imité deux ans plus tard par François, qui lui a choisi la Drôme… Julien sera remplacé par Jull qui lui-même laissera sa place à Fabrice. Quant à François, c’est Anatole qui s’assoit en mars 2008 sur son siège de pianiste.
Deux défections qui n’empêchent pas Les Blaireaux de continuer à séduire de plus en plus de spectateurs. Car entre temps et fort heureusement pour la survie de l’espèce, Les Blaireaux avaient fait des petits. Pierre au trombone avait rejoint la troupe dès 2004 et un an plus tard, c’est Cyrille, musicien multifonction (saxophone, accordéon et banjo) qui venait grossir les rangs de la formation.
C’est au début de l’année 2006 que Les Blaireaux enregistrent « Pas si bêtes… », album live capté au Splendid à Lille, au Divan du Monde à Paris et au Ninkasi à Lyon. La tournée de 130 dates qui en découle inaugurée par 4 concerts complets à L’Européen s’achève en point d’orgue par une double programmation aux Francofolies de la Rochelle au cours de l’été 2006.
De 1999 à 2003 : les débuts
A l’aube du troisième millénaire, quatre copains de lycée, Stanislas Velliet à la batterie, Alexandre Lenoir au chant, Julien Dubois à la basse et François Velliet à la guitare écument les bars lillois pour faire partager au public leurs reprises blaireautiques d’Higelin, de Téléphone, de Thiéfaine ou de Lavilliers. De temps à autres, ils glissent timidement une compo originale : « Blaireggae », « Dans notre maison en Lozère » ou « Vive les Ch’troumpfs !»… Après avoir enregistré une démo en concert, sobrement intitulée « Les Blaireaux en concert », nos quatre compagnons de route sortent en 2001 un premier album-studio « Pourquoi vous changez pas de nom ? » (Le Terrier Prod/L’Autre Distribution) – question immuable d’après-concert posée par des gens clairvoyants qui prennent le groupe bien plus au sérieux que ne le font ses propres membres. Pour eux, la musique reste une activité ludique qui passe après les études…
Distribué par L’Autre Distribution, qui lui assure une diffusion nationale, le disque passe sur des radios associatives et indépendantes. Les concerts se multiplient hors du Nord-Pas de Calais. Cafés-concert, petits festivals, premières parties (notamment avant Debout sur le zinc) Les Blaireaux se forgent une réputation de groupe de scène qui, de l’avis de tous « dégage quelque chose de plus ». Boostés par l’adhésion du public et par la reconnaissance de professionnels bien avertis, chatouillés par l’envie de vivre de leur passion, Stan, Julien, Alexandre et François décident en 2003 de mettre entre parenthèses les professions qu’ils viennent d’entamer (médecin, prof d’allemand, journaliste et éditeur) et de se lancer dans l’aventure. Ils y perdent en pouvoir d’achat, mais gagnent une liberté qu’ils chérissent par-dessus tout… à l’image de leur animal-totem.
Plus d’info:
Cette semaine vous pourrez découvir:
11 Les Aventures Du Baron Perché
06 Autour Du Berceau
et
12 Piqûres d’orties
19 Pom pom pom frites