Le dimanche 17 Février et le mardi 19 Février 2013
Si, en France, le titre Les Misérables désigne d’abord et presque exclusivement un roman de Victor Hugo, dans beaucoup d’autres pays, ce même nom évoque une comédie musicale à succès qui a apporté une gloire mondiale à ses auteurs, Alain Boublil et Claude-Michel Schönberg. Triomphe international, Les Miz (comme aiment à les appeler leurs fans) est devenu l’exemple le plus emblématique du théâtre musical populaire de cette fin de siècle.
1815. Jean Valjean a purgé sa peine de 19 ans de bagne pour avoir volé du pain. A sa sortie, il est rejeté par les gens qui lui reprochent son passé de bagnard. Il est poursuivi par le policier Javert qui guette sa rechute. Au désespoir, il change d’identité pour refaire sa vie. Devenu notable, il provoque involontairement la déchéance d’une ouvrière Fantine qu’il a fait chasser de son travail à l’usine. Au chevet de celle-ci, il promet de recueillir sa fille Cosette. Il parvient à l’arracher à la répugnante famille Thénardier et disparaît.
1832. Paris bruit de la colère des miséreux. Des jeunes étudiants idéalistes rêvent de Révolution. L’un d’eux, Marius, tombe amoureux de Cosette, devenue jeune fille. Après une longue tension, l’insurrection éclate. Jean Valjean se mêle aux insurgés pour veiller sur celui que Cosette aime. La répression est violente et sanglante. Jean Valjean parvient à sauver Marius inconscient. Javert qui perçoit enfin la bonté d’âme de Valjean le laisse partir. Marius et Cosette se retrouvent et se marient. Jean Valjean peut enfin mourir tranquille, l’amour ayant triomphé.
Le roman était riche et complexe. En tirer un spectacle a constitué un exploit. Une longue gestation a été nécessaire pour parvenir à la reconnaissance. Initialement, Les misérables se présentent sous la forme d’un concept-album, un double 33 tours en 1980. Les auteurs Boublil et Schönberg, assistés de Jean Marc Natel, avait capitalisé sur l’énorme succès de leur premier spectacle en 1973, La révolution française. Le disque comporte dans sa distribution de prestigieux invités : Adamo, Michel Delpech et Michel Sardou. La version scénique a été dirigée par Robert Hossein. 500.000 spectacteurs l’ont vu, et puis plus rien !
Il a fallu de l’abnégation, et beaucoup de chance pour que le célèbre producteur écossais Cameron Mackintosh se décide à jeter une oreille à l’enregistrement. C’est immédiatement le déclic.
Le texte est adapté en anglais par Herbert Kretzmer et le spectacle, profondément modifié par rapport à la première version, est monté en 1985 à Londres. Malgré des critiques sceptiques, le public répond immédiatement avec enthousiasme. Broadway réserve un même accueil chaleureux aux Miz. Le spectacle conquiert également les grandes capitales.
En 1991, Les Misérables sont à nouveau montés à Paris, adaptés en français à partir de la nouvelle version de Londres. Le succès est resté en deçà des espérances des auteurs et de son producteur. C’est ainsi que s’est perdu pour longtemps l’espoir de revoir du Boublil/Schönberg sur les scènes parisiennes. Ils ne sont pas prophètes en leur pays. Et nombreux sont ceux qui le regrettent. Les miz, hors de France, sont un classique de l’initiation au théâtre musical. C’est grâce à eux que de nombreux fans sont venus au théâtre musical, dans le public ou sur scène.
Ce mercredi 20 Février 2013, sort au cinéma le long-métrage musical “Les Misérables” signé Tom Hopper… “Les Misérables” est une habile transposition à l’écran d’une comédie musicale. Le film ne quitte pas pour autant l’imposante emprise scénique du show. Chants en live, décors réalistes et souffle épique dans l’interprétation musicale, le long-métrage de Tom Hooper ne manque pourtant ni de lecture cinématographique, ni d’émotions. Préférant les codes purs de la comédie musicale à l’illusion ultra léchée d’un Baz Luhrmann, Tom Hooper a capté “Les Misérables” dans sa plus belle enveloppe, loin de la superficialité crainte.