Album / Joyful Noise / 28.10.2013
Electro pop sensorielle
Son Lux – alias Ryan Lott – ne chôme pas. Entre chaque album, le compositeur remixe ses propres morceaux, collabore pour le spectacle vivant, et plus récemment pour le cinéma qui l’a vu contribuer aux bandes sons des films ‘Looper’ et ‘Disappearance of Eleanor Rigby’. C’est donc comme libéré de toutes contraintes artistiques, avec une expérience de plus en plus affûtée, qu’il dépose ‘Lanterns’: un troisième opus qui, bien qu’identifiable car singulier, marque au fer rouge le retour fracassant d’un producteur toujours aussi créatif.
C’est dans une surabondance de couches sonores successives, où musique électronique et instruments classiques se répondent, que s’impriment les titres de ce nouvel album, tous servis par une production impeccable aux reliefs clairs et précis. Parfois à la limite de la musique sacrée, toujours sur la corde sensible et sensorielle, ‘Lanterns’ surprend par ses orchestrations aux frontières du symphonique (‘Random’, ‘Enough For Our Machines’), ses rythmiques changeantes et bancales, ses sonorités hybrides (‘Easy’, ‘Pyre’), tout en n’oubliant pas de nous embarquer vers des registres plus engagés (‘Random’ et le tubesque ‘Lost it To trying’), ni renier des instants plus épurés où la voix s’élève (‘Alternate World’). Une voix à laquelle viennent s’ajouter celles d’invités comme Chris Thile (The Punch Brothers), Peter Silberman (The Antlers), DM Stith, Lily & Madeleine, Darren King (Mutemath), Leva berberian (Gem Club) ou encore yMusic (Dirty Projectors, Bon Iver), responsables de chœurs aussi forts que soignés.
Désormais loin de ‘At War With Walls And Mazes‘, son premier album aussi minimal qu’Ovni, Ryan Lott n’en finit plus d’orienter sa musique vers le sensible, et livre avec ‘Lanterns’ une oeuvre belle et magistrale, composée avec intelligence, qui le rapproche plus encore de musiciens tels que Björk, Jamie Lidell et autres Radiohead. C’est dire combien le niveau est élevé.
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